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Date de la soirée : 17 / 06 / 2003

Date de dernière modification : 04/04/2005

Vive le bricolage !                Traumatologie de la main et du poignet

 METACARPIENS ET PHALANGES 

Introduction

Rappels anatomiques

Le poignet   L'examen clinique   La radiologie   Le diagnostic lésionnel

La main 

Experts :   

Dr Françoise MONTANIER  _  Chirurgie de la main  _  GRENOBLE _  France.  

Dr Michel DUPUY   _ Chirurgie de la main _ GRENOBLE_ France.

Laboratoires   NOVARTIS

Sites Internet :
Société Française de Chirurgie de la main et Groupe d'étude de la main: http://www.gem-sfcm.org

Schémas d'anatomie de la main et du poignet : http://www.biomedicale.univ-paris5.fr/anat/anatomie/iconographie/icono.html

 

FRACTURES DES METACARPIENS 

1 . Principes généraux

 

  • Particularités et buts de la chirurgie
  • Notion d'arche métacarpienne
  • Enroulement et convergence des doigts
  • Consolidation osseuse
2.  Le traitement orthopédique  
3. Le traitement fonctionnel  
4.  Le traitement chirurgical

 

 

FRACTURES DE LA PHALANGE PROXIMALE

  • Techniques

  • Mobilisation immédiate

 LES ENTORSES DES DOIGTS

  • Pouce
  • Métacarpo-phalangienne
  • Inter-phalangienne

Remarque sur les LUXATIONS DES DOIGTS 

 

Remarque sur les LUXATIONS DE L'APPAREIL EXTENSEUR

FRACTURES DES METACARPIENS 

1 . Principes généraux

La chirurgie des métacarpiens et des phalanges s'est développée depuis un vingtaine d'années, usant de procédés multiples suivant les écoles.

Le matériel d'ostéosynthèse utilisé sur l'avant bras (trop volumineux) a été adapté et miniaturisé.

Toutes les synthèses se font par voie dorsale et plus le matériel est volumineux plus il rentre en conflit avec l'appareil tendineux extenseur. S'il y a encore un peu de place au niveau des métacarpiens, à partir de la métacarpo-phalangienne, cet appareil devient une lame plaquée sur les phalanges et entre en conflit avec tout matériel proéminant.  

Les buts de la chirurgie :

  • Restaurer l'architecture osseuse.

  • Préserver la capacité fonctionnelle.

Le problème de ces fractures est "La désorganisation des arches métacarpiennes" 

Les arches métacarpiennes :

  • Arche transversale proximale
  • Arche transversale dorsale
  • Arche longitudinale
Les arches métacarpiennes

L'arche métacarpienne transversale est formée

  • par une poutre fixe (les 2éme et 3éme métacarpiens (M2 et M3) sont fixes)

  • par les métacarpiens latéraux mobiles ( M4 et M5) permettant de creuser la main.

L'enroulement et la convergence des doigts se fait vers le tubercule du scaphoïde. Ce sera à vérifier en cas de fracture des doigts.

Fracture fermée du 4éme métacarpien : 

Trouble de rotation sur l'ensemble du rayon métacarpien et des doigts.

Le traitement peut être orthopédique avec une bonne réduction et traitement fonctionnel mais le plus souvent chirurgical du fait d'un cal vicieux en rotation gênant la fermeture des doigts.

Fracture fermée du 4éme métacarpien

La couverture cutanée doit être correcte (dans certaines fractures ouvertes)

Vascularisation correcte (dévascularisation parfois associée)

Consolidation osseuse :

  • Squelette digital et métacarpien : Os long tubulaire. Corticale épaisse. Consolidation assez longue. La plus longue pour la 2éme phalange.( 8 semaines, parfois plus)

  • Pas de contrainte comme sur un membre inf. mais compression axiale et torsion surtout.

  • Consolidation fonctionnellement utile  = 6 à 8 semaines.

Les traits de fracture peuvent être transversaux, spiroïdes ou obliques, de siège diaphysaire  ou épiphysaire proximal ou distal. On parle fracture de Bennett pour le premier métacarpien.

2 . Le traitement orthopédique :

par immobilisation plâtrée n'est pratiquement plus utilisé.

Parfois dans certaines fractures diaphysaires non déplacées du 1er métacarpien (M1) mais une surveillance radiologique s'impose tous les huit jours en raison d'un possible déplacement jusqu'à la 3éme semaine.

3 . Le traitement fonctionnel :

est intéressant car il permet une mobilisation rapide, évitant, du fait de l'oedème et de l'hématome, une perte de tous les espaces de glissement entre la peau et l'appareil extenseur ou des adhérences avec le fléchisseur.

Il est indiqué dans :

  • Les fractures diaphysaires fermées, peu ou pas déplacées ou dont le déplacement n'entraîne ni chevauchement, ni perturbation de l'enroulement digital.

  • Les fractures du col du 5éme métacarpien (M5), si angulation < 35°. (boxeur)

Le traitement fait appel à des orthèses.

Orthèse

4 . Le traitement chirurgical :

Les indications : 

Fractures ouvertes.

Fractures articulaires.

Pour une réduction la plus anatomique possible.

Fractures diaphysaires.

Déplacées ou dont le déplacement entraîne chevauchement ou perturbation de l'enroulement digital.

Fractures du col du 5éme métacarpien (M5), si angulation > 35°. 

Réduction sous AG et brochage centromédullaire élastique.

Critères d'ostéosynthèse correcte :

  • ostéosynthèse stable

  • respect de l'environnement (Vaisseaux, nerfs, tendons, plans de glissement, couverture cutanée correcte) 

  • mobilisation précoce : Principe TTMP de FOUCHER (Strasbourg) "Tout en même temps" (lutte contre l'enraidissement et l'oedème)

L'enraidissement des doigts (sauf colonne du pouce) est de règle après tout traumatisme et surtout dans les écrasements. (adhérences précoces)

Importance d'un bon kinésithérapeute de la main et de la coopération du patient ( 50% du traitement ) sinon même une intervention bien conduite donne des résultats décevants. 

Les techniques d'ostéosynthèse :

On Lay :   Plaques vissées

In Lay :    Bilboquet, embrochage intramédullaire

Out Lay :      Fixateur externe

On Lay : 

 Plaques vissées

 ou

 vissage simple

 

Plaques vissées.  

Cicatrices

Incisions en lignes brisées pour éviter les rétractions en flexion.

Cicatrices au dos de la main.

 

In Lay :    

Bilboquet.

Bilboquet.

 

Embrochage intramédullaire Embrochage intramédullaire

 

Complication possible

La rupture de plaque. Le matériel ne supporte pas les contraintes importantes précoces.

 (travail manuel) 
La rupture de plaque.

Les suites opératoires:

Le matériel de suture résorbable permet de se passer de l'ablation.

Le matériel en titane n'est pas enlevé. (évite la casse des têtes de vis ) Il est conseillé d'attendre 6 mois avant une IRM.

FRACTURES DE LA PHALANGE PROXIMALE 

 

Fracture non déplacée du col de P1

Trait transversal sous capital (stable)

Fracture non déplacée du col de P1

Le traitement fonctionnel :

orthèse, mise en syndactylie avec le doigt voisin, surveillance radiologique tous les 8 jours. Bonne consolidation avec mobilisation précoce dés régression de l'oedème et des douleurs.

 

Fracture déplacée.

Lame plate épousant la forme anatomique de la phalange et permettant une mobilisation rapide.

Fracture déplacée. de phalanges.

 

Fracture spiroïde.

Le trait s'arrête au raz de l'articulation mais il y a raccourcissement et télescopage des 2 fragments.

Traitement par vissage. Mobilisation précoce.

Fracture spiroïde.

 

Fracture transversale.

Embrochage intramédullaire élastique.

Fracture transversale.

 

Fracture  articulaire d'une base.

Dés la moindre composante d'enfoncement : réduction et vissage

 Fracture  articulaire d'une base.

La mobilisation immédiate :

  • La plus précoce possible dés régression de l'oedème et des douleurs.

  • Par rééducateur spécialisé, aidée de la stimulation électrique fonctionnelle (ESF) permettant d'obtenir plus rapidement l'enroulement des doigts.

  • Quotidienne, jusqu'à récupération fonctionnelle complète.

L'enraidissement des doigts (sauf colonne du pouce) est de règle après tout traumatisme et surtout dans les écrasements. (adhérences précoces)

Importance d'un bon kinésithérapeute de la main et de la coopération du patient ( 50% du traitement ) sinon même une intervention bien conduite donne des résultats décevants. 

LES ENTORSES DES DOIGTS

1. L'entorse du pouce :

Par contre, dans l'entorse du pouce, un test de laxité comparatif est effectué sous AG. 

S'il est positif, signant l'entorse grave, le traitement est chirurgical dans les 8 jours. Elle ne cicatrise jamais spontanément.

2. L'entorse métacarpo-phalangienne :

Elles sont peu opérées. Le problème réside dans le diagnostic de gravité : grave ou moyenne gravité ?

L'entorse grave se caractérise par une rupture complète du ligament latéral et aboutit, en l'absence de diagnostic, à l'enraidissement rapide en extension.

Face à une articulation un peu gonflée, en l'absence d'une douleur importante et d'un arrachement de fragment sur la base de P1 à la radio, le diagnostic est difficile car il existe toujours une mobilité latérale en extension ...

Le diagnostic se fait uniquement en testant la résistance du ligament de la métacarpo-phalangienne latéralement en flexion  de façon comparative : le doigt passe anormalement sous son voisin.

L'entorse de moyenne gravité peut être immobilisée 4 semaines mais c'est dans cette situation qu'existent des douleurs  souvent traînantes. 

Par contre, opérée, bien que raide au sortir de l'immobilisation à 4 semaines, elle est, le plus souvent, bien moins douloureuse. (comme par sidération dés le départ)  

Remarque :

Pour éviter la persistance d'une grosse articulation plusieurs mois après l'entorse, voici l'habitude de l'expert :

  • Si l'extension et la flexion sont complètes à 4 semaines, inutile de revoir.

  • Sinon, appareillage car la situation va perdurer.

3. L'entorse inter-phalangienne proximale :

L'entorse latérale :

Celle-ci n'est pas très grave et a peu de conséquences, ce qui n'est pas le cas de : 

L'entorse de la "plaque palmaire" : 

C'est le type même de lésion "ingrate", vue par le généraliste, diagnostiquée mais sous évaluée : "ça va passer !"

La plaque palmaire :

  • (a) Ligament latéral
  • (b) Sésamoïde
  • (c) Ligament antérieur  : fibrocartilage
  • (d) Ligament antérieur : pars flacida

Cliniquement :

Douleur et ecchymose à la face antérieure de l'articulation. L'extension active et passive n'est plus possible. Flexum algique dés le départ. 

Diagnostic radiologique :

Petite ombre ou petite écaille à la radio, témoin de l'arrachement de l'insertion distale de la plaque palmaire.

Prise en charge :

  • Physiothérapie (ultrasons)

  • Anti-inflammatoires

  • Mise en tension en extension en position mixte

  • Rééducation d'emblée en extension

Une entorse de cette partie antérieure de l'articulation, non prise en charge correctement, entraîne un enraidissement immédiat et obligatoirement un flexum dés 3 à 4 semaines. La position antalgique est le flexum mais celui-ci, surtout à 45°, est très difficile à récupérer et fixé à 3 mois. L'appareillage pro extension est alors indispensable avec une rééducation de 6 mois. Consolidation à 6 mois.

Lorsque le patient est vu assez tôt avec un flexum peu important, il est laissé libre la journée mais avec une attelle la nuit.

Remarque sur les LUXATIONS DES DOIGTS 

Elles peuvent être ouvertes, nécessitant un lavage soigneux. (articulaire et de la gaine des fléchisseurs)

Même fermées, il faudra se méfier d'une couverture cutanée peu importante. Traitement par orthèse.

Remarque sur les LUXATIONS DE L'APPAREIL EXTENSEUR

De diagnostic difficile après une contusion simple, un choc direct latéral articulaire sur la face dorsale de l'articulation métacarpo-phalangienne. La dossière se déchire d'un côté. Le patient décrira souvent un petit ressaut. S'il est difficile de le voir sur une grosse main de travailleur manuel, c'est beaucoup plus facile sur une main plus fine en posant le doigt sur le tendon lors de la flexion extension.

Rappel : 

De chaque côté du tendon extenseur se trouve l'expansion des interosseux maintenant celui-ci au milieu de la surface articulaire, évitant sa luxation. Si l'une de ces bandelettes se déchire, le tendon glisse latéralement dans les mouvements de flexion extension.

Traitement chirurgical sinon les douleurs traînent et et il apparaît une téno-synovite.

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