Date de la soirée : 16 / 09 / 2003

Date de dernière modification : 14/01/2005

LES MARQUEURS BIOLOGIQUES

 Mise au point sur les marqueurs biologiques les plus courants          

 

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MARQUEURS TUMORAUX

1 . Les antigènes carbohydrates 

  • a) Le CA 15-3
  • b) Le CA 125
  • c) Le CA 19-9 ou GICA
  • d) Le CA 50
2.  L'antigène carcino-embryonnaire (ACE)  
3.  Neuron specific enolase (NSE)  
4.  L'alpha-foetoproteine (AFP)  
5 . L'antigène spécifique de prostate 

PSA libre / PSA total

 

 

1 . Les antigènes carbohydrates 

  • a) Le CA 15-3
  • b) Le CA 125
  • c) Le CA 19-9 ou GICA
  • d) Le CA 50

 

a) Le CA 15-3

Glycoprotéine circulante associée aux cancers mammaires humaines. Le CA 15-3 est plus sensible que l’ACE.

Le CA 15-3 est surtout utilisé en surveillance de traitement et détection de récidives.

Pas de relation entre le CA 15-3 et le grade histologique.

Autres causes d’augmentation du CA 15-3 :

Traitement par Tamoxifène.

Cancers du poumon, de l’ovaire, certaines pathologies bénignes hépatiques, mammaires, pulmonaires ou ovariennes.

Les taux ne sont pas perturbés chez les fumeurs.

 

b) Le CA 125

On retrouve le CA 125 à la surface des cellules saines et cancéreuses d’origines mésothéliales : pleurales, péricardiques, endométriales, péritonéales…Sont rôle physiologique est inconnu.

Valeurs usuelles : < 30 U/ml

Indication du dosage :

Il est présent dans 80 % des tumeurs non mucineuses de l’ovaire.

Le dosage du CA 125 est évoqué en dépistage sachant que le taux est supérieur à :

           30 U/ml dans 50 % des cancers de l’ovaire 18 mois avant le diagnostic clinique;

           35 U/ml dans 60 % des stades I et 90 % des stades II;

           65 U/ml dans 50 % des stades I et II.

Variations « physiologiques » :

Le CA 125 peut être élevé:

Au cours des menstruations, de la grossesse. Cirrhose, cholécystite, pancréatite, pneumopathies…

Affections malignes: cancers de l’endomètre, des trompes, du col de l’utérus, du tractus digestif…

 

c) Le CA 19-9 ou GICA (Gastro-Intestinal Carbohydrate Antigen)  

Indication du dosage :

Tumeurs du tractus gastro-intestinal.

Essentiellement évaluation du pronostique et le suivi thérapeutique. Son taux est corrélé au stade de la tumeur et à la présence de métastases.

 

d) Le CA 50

Son intérêt réside exclusivement dans l’établissement du pronostic et dans le suivi thérapeutique des cancers pancréatiques et coliques.

En pratique, il semble légitime de demander un CA 50 uniquement lorsque le CA 19-9 n’a pas apporté les éléments diagnostics attendus.  

2.  L'antigène carcino-embryonnaire (ACE)  

L’antigène carcino-embryonnaire est le plus ubiquitaire et le plus ancien des marqueurs tumoraux. C’est une protéine oncofoetale, synthétisée essentiellement chez le fœtus pendant les deux premier mois de la gestation.

Chez l’adulte on le retrouve à la surface des cellules de l’intestin grêle, du colon, du rectum, du pancréas, du poumon et du sein.

Variations physiopathologiques :

 En oncologie

L’ACE n’est pas spécifique d’un tissu tumoral particulier. La valeur diagnostique est donc très faible.

Seul intérêt : Le pronostic et le suivi thérapeutique des cancers colorectaux, de l’estomac, du pancréas.

Autres: cancers broncho-pulmonaires (adénocarcinomes), et cancer à petite cellules (associé à la NSE).

Il sera associé à un autre marqueur plus spécifique.  

3.  Neuron specific enolase (NSE)  

NEURON SPECIFIC ENOLASE:

Essentiellement neuroblastomes et cancer du poumon à petites cellules représentent les principales indications du dosage de la NSE.  

4.  L'alpha-foetoproteine (AFP)  

L’alpha-foetoprotéine est présente normalement dans le sérum fœtal, sa synthèse localisée au foie fœtal, au sac vitellin et à un degré moindre, à la muqueuse gastro-intestinale.

Variations physiopathologiques :

Pathologies hépatiques bénignes: hépatites, cirrhoses…

En Oncologie : 

5. L'antigène spécifique de prostate 
  • PSA libre / PSA total

B 70 – 18,90 € - 123,98 F; Avec reprise de dosage B 105.
PSA L/PSA T B 140

L’antigène spécifique de la prostate (PSA) est une glycoprotéine, produite presque exclusivement par la glande prostatique et en moindre quantité par les cellules épithéliales des glandes périuréthrales.

Le PSA est élevé à la naissance, diminue vers 6 mois pour ré-augmenter vers l’âge de 10 ans jusqu’à la puberté en relation avec l’évolution du taux de testostérone. Il se stabilise de la puberté à environ 50 ans, puis augmente sensiblement avec l’âge en relation avec le volume de la prostate. A partir de 60 ans, chez un homme sans cancer de la prostate cliniquement évident, la concentration sérique du PSA augmenterait d’environ 3,2 % par an.

 

Dans le sang le PSA circule sous forme libre (10 à 40 % du PSA Total) ou complexé à des inhibiteurs de protéases (α1 Antichymotrypsine PSA-ACT représentant 60 à 90 % du PSA Total) et α2 macroglobuline PSA AMG.

Les dosages actuels utilisent pour la plupart, une technique « sandwich » à deux anticorps.

Le dosage du PSA Total est la somme du PSA libre et du PSA ACT. Le complexe PSA AMG n’est pas dosé car tous les sites antigèniques sont masqués.

Dans le cadre d’un suivi, il est préférable de suivre le patient par la même technique.

Valeur seuil clinique : 4 ng/ml.

La demi vie du PSA est de 2,2 jours.

Le toucher rectal, le massage prostatique, l’échographie endorectale ou l’éjaculation ne semblent pas entraîner une élévation significative du PSA.

L’infection, (prostatites aiguës), l'adénome, les biopsies ou la chirurgie prostatiques entraînent une élévation significative de la concentration de PSA.

Dans ces conditions, un délai minimum de 21 jours doit être respecté avant un nouveau dosage.

Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers de l’homme de plus de 50 ans et son incidence augmente avec l’âge. La mesure du PSA  présente un intérêt dans le dépistage et le suivi thérapeutique du cancer de la prostate.

Dépistage

Selon l’ANAES, la stratégie la plus performante pourrait consister à combiner le PSA et le toucher rectal et à ne faire une biopsie que lorsque l’un des deux est positif.

Les performances insuffisantes du dosage sérique du PSA dans le cadre du dépistage précoce du cancer de la prostate justifient des modifications dans l’utilisation du dosage du PSA pour éviter des biopsies inutiles, pour des patients dont le TR est normal et dont le PSA est compris entre 4 et 10 ng/ml :

En règle générale le rapport de la concentration PSAL/PSAT est plus élevé en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate. Valeurs usuelles :

Pour une sensibilité de 90 % des valeurs comprises entre 14 et  25 % sont proposées.

La valeur sérique du PSA n’est pas un test diagnostique. Seule une analyse histologique peut affirmer le diagnostic d’adénocarcinome.

Valeur pronostique dans la classification du cancer de la prostate :

La probabilité d’avoir un cancer confiné à la prostate diminue avec l’augmentation de la concentration sérique de PSA. Aucun seuil reconnu ( 16, 3 ng/ml ???)

Une scintigraphie osseuse n’est pas justifiée pour des valeurs de PSA inférieures à 10 ng/ml.

Suivi thérapeutique :

Après prostatectomie radicale, la concentration du PSA doit devenir indétectable, un mois après l’intervention. La justification du dosage du PSA après prostatectomie totale est le diagnostic précoce de récidive.

En cas de traitement par radiothérapie externe, le taux de PSA avant traitement est considéré comme un des éléments prédictifs de l’efficacité du traitement. La probabilité de non récidive biologique est d’autant plus élevée que la concentration de PSA pré thérapeutique est basse. La décroissance après traitement s’étale en moyenne sur 12 mois après la fin du traitement. La récidive biologique est constatée par une augmentation sur 3 dosages successifs espacés de 3 mois. Dans tous les cas, la récidive biologique précède la récidive clinique.

Pour les cancers non localisés avec une extension cancéreuse au-delà de la capsule prostatique, la concentration sérique du PSA a une valeur pronostique : plus rapide est la diminution ou la normalisation du PSA, meilleur est le pronostic. Le suivi est un dosage à 3 mois puis tous les 6 mois après l’instauration du traitement. La réascension des taux traduit l’échappement au traitement mais peut précéder de plusieurs mois les signes cliniques ou scintigraphiques.

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